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Les personnages dexceptions :
Cette rubrique présente un certains nombre de personnages dont la réputation a fait le tour dAlvanttid, après une courte descriptions, suit un petit texte narrant une tranche de leur vie.
Alphane le Beau, maître de lordre du sang royal :
Fils unique dOllane, il prend la succession du trône à sa mort.
Ollane qui avait bien compris limportance de lart magique durant les nombreuses batailles qui jalonnèrent son règne, fit dabord donner à son fils un enseignement par les mages érudits de lalliance.
Bien entendu, Alphane reçut de conserve un enseignement militaire digne de ce nom.
A cette époque la cour faisait son éloge. Ce nest quune fois quil eut pris possession du trône, que son attitude changea et quil se débaucha, ne se refusant aucun plaisir, et reléguant ses anciennes activités.
Son rang et son physique agréable, lui permirent de séduire tour à tour toutes les dames de la cour, provoquant la forte colère des maris jaloux. Daucuns estiment quil sest ainsi fait beaucoup dennemis qui complotent derrière son dos.
Nombreux semblent être ceux qui regrettent son père, ne voyant en lui quun fantoche gâté par le sort.
Mais faut-il se fier aux apparences ? Fantoche ou enfant prodigue ?
Alphane a naturellement hérité de tous les objets enchantés que détenait son père.
Où lintimité dAlphane nous est dévoilée
. elle détourna son regard, prenant une mine affectée.
Un léger sourire lui creusa la pommette, il aimait la contempler lorsquelle prenait ses grands airs, vêtue du plus simple appareil, accoudée au baldaquin du lit qui avait vu se dissiper une de ces nombreuses nuits torrides quil appréciait tant !
Quel malheur quil doive bientôt se défaire de sa beauté élégiaque mais il devait se soumettre à cette résolution, même lui le fils dOllane, Roi parmi les rois ceut été de mauvais esprits de pousser trop loin le bouchon : après avoir fleurté et mis enceinte la fille du commandeur des bataillons marins, voilà quil couchait depuis peu avec sa femme, il fallait mettre un frein à cette spirale, avant quelle ne devienne grosse à son tour.
Elle sétira voluptueusement, dodelinant de la tête à son intention, ses yeux grands ouverts lenveloppant une nouvelle fois de son regard profond, doù il lui semblait souvent distinguer une pointe de mélancolie.
_ Viens me voir, lui souffla-t-elle en sallongeant sur les draps de satins, tout en laissant glisser ses jambes sculpturales.
La vue de ce corps magnifique ainsi offert, fit rejaillir en lui le flot tumultueux du désir avec la force dune source nouvelle contre laquelle, il le savait, il ne servait à rien de lutter.
_ Doucement mon fougueux je veux sentir tes caresses sur mon corps, à limage du doux parfum qui consume nos esprits damour.
Elle se débattait amoureusement dans son étreinte, il sentait sa chair brûlante et frémissante, dont tomberaient bientôt les remparts, tout contre son bas ventre. Son désir afflua encore plus fort.
Et dire quaprès, il allait sen aller et ne plus jamais la revoir, comme toutes les autres avant elle, et que passé linstant de fatigue mélancolique, il respirerait à nouveau le cur léger, et se remettrait à humer lair comme un nouveau né, cherchant à capter le parfum dune prochaine ouverture sur laccomplissement de son désir irrépressible . Il se mit à rire en son for intérieur.
Silvine la Walkyrie :
Cette femme exceptionnelle appartient à lordre du sang royale. Elle est connue pour ses hauts faits darmes contre les orcs et les Princes Félons.
La fierté farouche qui lanime est devenue son blason, ainsi que peut en témoigner la célèbre déconfiture que subirent trois chevaliers dragons quelle battit tour à tour en duel afin de leur inculquer les bonnes manières.
Cest une aventurière dans lâme et mieux vaut la compter parmi ses amis. En combat, ses deux épées jumelles et enchantées font merveilles, ajoutant encore à sa dextérité.
Le temps dune estocade
. la volée de flèches venait de passer in extremis au-dessus de sa tête. Il fallait agir vite ! Elle se saisit des rennes de sa monture et la fit avancer violemment à découvert, courant à ses côtés. Une nouvelles volée siffla et un bruit dimpact métallique la prévenue quils navaient pas hésiter à tirer sur létalon. Elle sauta sur la selle empêchant son cheval de se cabrer, et lui fit immédiatement accélérer lallure par un talonnement bien placés dont elle seule avait le secret. Il répondit au quart de tour, ce qui la rassura sur une éventuelle blessure : les flèches navaient pas du percer lépaisse cotte de maille qui lharnachait.
Sortant son propre arc de létui accroché sur le flanc de sa monture, elle chercha à distinguer un scintillement dans le bosquet quelle se préparait à prendre à revers.
Mais ne voyant rien et alors quelle sapprêtait à recevoir de nouveaux projectiles, cest un grognement rageur qui la fit sursauter, lorsquun lupus caché dans les hautes herbes, bondit sur elle.
Elle neut que le temps de tirer à gauche sur le mord de sa monture pour la faire violemment se cabrer en direction de lattaque : opposant aux terribles mâchoires un rude poitrail protégé de métal. Sous le choc inattendu le lupus alla rouler par terre.
Linstant daprès, elle était au sol brandissant ses deux fidèles lames hors de leurs fourreaux, face au lupus qui sétait redressé. Il hésitait, se contentant pour linstant de grogner. Elle savança calme et déterminée. Il fallait en finir rapidement Mais le lupus au lieu de se jeter sur elle, recula en montrant les crocs. Etonnée de cette attitude, elle jeta un regard de côté, rapide comme léclair, au même instant que son cheval hennissait de terreur : un autre lupus bondissait sur elle sans prévenir !
Ses réflexes prirent le relais : ses jambes fléchirent et son corps chuta lestement sur sa gauche dans les hautes herbes, tandis que ses bras se tendirent brandissant les deux épées, dont une pénétra la fourrure qui passait juste au dessus Suivit un couinement.
Mais à présent, allongée à terre sur le dos, elle offrait sa gorge au premier lupus qui se rua sur elle tout crocs dehors : un crissement métallique retentit lorsque ses deux épées croisèrent leurs fer en un ciseau meurtrier, sectionnant net la gorge de légorgeur qui saffala dans une terrible convulsion.
Dune forte traction sur ses bras elle se rétablie sur ses jambes. Lautre lupus blessé se tenait à lécart de sa monture qui lavait chassé. Elle reprit son arc dans les longues herbes .
Helfork le champion :
Helfork est un troll solitaire. Cest une légende chez les meutes qui lui prêtent moult défis remportés. Des bruits courent dans les steppes sur son affrontement avec un dragon vert, et de vieux orcs racontent quun prince dragon entré sur son territoire avec deux de ses chevaliers y aurait perdu la tête.
Une chose est sure : son nom inspire crainte et déférence chez lensemble du peuple orc.
Halger, sa hache à double tranchant est une arme vorpale.
Quant sonne lheure de lombre
. le vent violent chargé de pluie risquait à tout instant déteindre nos torches, trois jours que nous le poursuivions dans cette contrée glaciale, mais les choses semblaient navoir fait quempirer durant ses dernières heures de traque et javais de plus en plus le sentiment quau lieu de fuir à perdre haleine, il cherchait à nous entraîner délibérément sur son terrain. Les grandes voies bordées daccueillante verdure sétaient transformées en de petits chemins sinueux et serpentant sur le flanc de la montagne où les arbres feuillus avaient fait place aux résineux.
La nuit blême, minspirait de moins en moins confiance, jétais sur le point de renoncer à cette périlleuse chasse, lorsquun cri déchira les ténèbres.
Maelborn était tombé de cheval, du moins cest ce que je crus avant que sa monture ne saffale de même, laissant entendre un horrifiant hennissement.
Je hurlais dans mon heaume, et sortant précipitamment mon épée longue de son fourreau, mavançais prestement, mais prudemment vers mon compagnon darme effondré à terre. Son cheval était raide mort, la gorge tranchée sur une terrifiante profondeur, quant à Maelborn, il gisait au sol, son sang se mélangeant à leau de pluie : son armure sétait fait entailler sur le côté au niveau de la ceinture, sa hanche devait être entamée, car il me semblait quil lui était impossible de se relever.
Alcastre, qui mavait suivi, mit pied à terre et essaya de le soulever pour le remettre debout. Il échangèrent quelques mots dont je ne saisis pas le sens tant le vent mugissait à mes oreilles. Nerveux, je faisais piétiner mon destrier, parce que même si jespérais le contraire, je sentais quil nallait pas en rester là. Ce nétait plus une semonce. Nous nous étions imprudemment aventurés trop près de son antre.
A cette pensée, un sinistre craquement retentit dans toute la forêt. Alcastre sarc-boutait pour faire monter Maelborn sur sa monture, autour rien que la foret menaçante et pourtant toujours le craquement : puis je compris, il me faut faire quelque chose, il faut Impuissance.
Limmense pin saffaissa de toute sa ramure, nous engloutissant, cabrant mon cheval qui hennit de toutes ses forces en me projetant brutalement en arrière...
En me redressant, japercevais les dépouilles de nos destriers : tâches sombres qui gisaient sous des branches brisées, mais je ne voyais plus mes compagnons darmes, ils avaient entièrement disparu dans lenchevêtrement. Ma chute avait été salvatrice, mépargnant les branches meurtrières, et je serrais à nouveau mon épée, que je venais daller chercher, et qui sétait échouée à quelques mètres de moi. Un objet vînt heurter mes pieds faisant un bruit mat. Un casque ? ! Avec, sectionnée à lintérieure, la tête dAlcastre. Le hurlement memplit la gorge, mais resta bloqué. Plus de monture, mes compagnons en charpie
Sa silhouette se détacha sur le chemin, et son impressionnante stature savança vers moi sa hache à double tranchants luisant par endroits, malgré le profond feuillage. Celle-là même qui venait de régler le sort dAlcastre.
Il venait fièrement me braver à découvert, se serait son erreur nous verrons bien qui dun prince dragon où dun vulgaire troll vendrai le plus chèrement sa peau en combat singulier.
Je mavançais .
Silgâne le pourpre :
Silgâne fut, et reste, le tout premier sorcier, il a connu Ollane et cest lui qui a divisé lancienne école de magie. Il appartient maintenant à lordre des Princes Félons.
Il a pour habitude de se déplacer entouré de deux puissants Lupus, et bien naturellement, il porte toujours divers artefacts magiques.
Il a grandement participé au blocage de larmée dOllane aux portes dAntarès, on présume aussi que le pacte dalliance avec les Meutes est en grand partie son uvre.
Sa puissance est partout reconnue comme terrifiante et encore aujourdhui, il nhésite nullement à en faire la démonstration. Ainsi, son surnom lui vient du fait quil ne perd pas une occasion de répandre le sang à ses pieds.
Où le feu sert de mornes intérêts
. son air morne et le regard mauvais quil portait maintenant à Zarbar, le bedonnant parfumeur herboriste, ne présageait rien de bon pour celui-ci.
_ Ainsi tu ne mapportes pas les gémisphers que je tavais demandés, sous prétexte dune mésentente avec des elfes, à cause de malheureux produits de confection de parfums dont ils ne voulaient pas baisser les prix
_ Cest bien cela votre gloire, je ne pouvais me permettre, pour le bon fonctionnement de mon commerce, daccepter les prix intolérables quils me proposaient pour, somme toute, quelques racines de genhac et dofissirf, quaprès avoir bien réfléchi, je pouvais assez facilement intervertir
_ Tais toi ! ! Ces tiges sont indispensables à mon art, et tu oses ergoter à propos dun marchandage que tu as avorté pour quelques malheureuses gouttes dargents!
_ Mais, mais je ne savais pas, croyez moi que si javais su quelles étaient indispensables, cela se serait passé autrement Je. .. me serais débrouillé, bredouilla-t-il soudain conscient du guêpier dans lequel il sétait embarqué.
Silgâne se leva avec emphase, toisant du regard la petite assemblée dont lattention semblait maintenant rivée au moindre de ses gestes.
_ Nest-ce pas ton jeune fils et ta fille que jentrevois là-bas, cachés derrière tes serviteurs, en as tu honte !?
_ Non, mon seigneur, je nai pas à men plaindre, mais ils
_ Fais les approcher, quils viennent à ma lumière.
Faisant un signe de tête une grande jeune femme les yeux sombres et les cheveux bruns, bien tirés en arrières, ainsi quun jeune homme athlétique et habillé de belle manière, savancèrent hésitant.
_ Je vois que tu portes un glaive mon fils, mais sais tu ten servir !? Où es tu comme tous ces jeunes freluquets de fils de riches et obèses marchands qui paradent sur les places à la mode, arborant quelques armes finement travaillées comme une femme présente ses breloques ?
_ Ce soir ton père va moffrir les charmes forts excitant de ta sur, pour rattraper la faute impardonnable quil à commise à mon encontre. Et vois-tu, je compte men délecter plus quelle ne pourra en supporter, rajouta-t-il défiant par son attitude nonchalante encore plus le jeune homme dont il sentait bouillir les sangs.
_ Tu aimes ta sur nest-ce pas ? Je sens que cela te déplaît que je puisse la toucher ? Mais tu ne bouges pas il y a pourtant une alternative très simple il suffit de méliminer. Maintenant ! Avec ton glaive ! et on nen parle plus.
A ces derniers mots, le jeune homme tira violemment le glaive de sa ceinture, et se précipita vers la volée de marches qui le séparait de Silgâne, nentendant pas sa sur lui hurler de ne pas le faire.
Le sorcier, un terrible sourire dexcitation lui fendant le visage, fit un rapide geste de la main gauche demandant aux archers de ne pas intervenir, puis pointa dun coup sa main droite sur le visage de son agresseur qui arrivait à son niveau. Linstant daprès un jet de flammes terrifiant jaillit de sa main en plein visage du pauvre fils de Zarbar, qui seffondra en arrière dans un hurlement étouffé par le souffle meurtrier de la flamme. Il roula le long des marches tel une torche vacillante, et ce nest quen bas de celles-ci que les hommes de Zarbar et sa fille en larmes se précipitèrent tremblant pour éteindre les flammèches qui le parcouraient encore.
Silgâne sétait assis sur son trône, les yeux brillant et lair pleinement satisfait, pendant que la troupe de gueux entraînait le corps convulsé du fils de Zarbar au dehors. Il adorait se repaître de la fébrilité des misérables, elle lui emplissait le palais dun goût extraordinaire, avec lequel aucune saveur daucun met, si finement préparé fut-il, ne pouvait rivaliser.
Son regard, ainsi que ses pensées revinrent à Zarbar, il se tenait toujours en bas des marches lair ahuri et tremblant.
_ Zarbar mon ami, tu noublieras pas de faire amener ta fille à mes appartements au couché des soleils
Tillen le narquois :
Tillen est un Elfe de grande renommée de par son habileté à larc. Il était lélève dIllian avant que celui-ci ne disparaisse. On le surnomme "le narquois" en raison des espiègleries quil faisait avec son arc et ses flèches durant sa jeunesse. Cest un aventurier casse-cou et loquace qui sest fait connaître en parcourant le monde. Son arc long est enchanté et se nomme Wings.
Mieux vaut-il parfois se méfier
. Sofline, cétait son prénom, arriva à la nage à côté de la cascade miroitante et se dirigea vers le bord de la mare où se trouvait ses vêtements. Elle sortit de leau avec la grâce et la finesse dune jeune elfe, faisant miroiter sa chevelure rousse au soleil, avant de lagiter à grands coups de tête, davant en arrière, pour se débarrasser des vilaines gouttes qui sen échappaient et qui venaient lui ruisseler le long du dos. Enfin elle sétira, les bras levés vers le ciel, ses petits seins fermes pointant en direction dIllane qui sétait pétrifié les yeux exorbités.
_ Tu vois, je tavais dit quil y aurait du spectacle, conclut fièrement Tillen.
_ Par la Silfe reproductrice ! Jaurais pas cru quelle soit si voultement mise !
_ Attends, le plus drôle reste à venir, va te caméléoner là-bas près du gros arbre, et tu vas voir elle va arriver, ajouta-t-il en sondant Illane de ses yeux malins.
_ Comme ça ?
_ Dépêche toi, tu vas tout manquer !
Illane détala comme un chat, se cachant le long du talus, pour atteindre larbre. Arrivé à son abord, il se fit une petite place écartant les herbes et les ronces afin de dégager son champ de vision. Elle venait de reprendre sa robe légère dans laquelle elle allait se draper. Tillen lavait entortillé, il nallait rien se passer, sinon quil allait se moquer parce que lui aurait raté tout le spectacle à courir comme ça, pensa-t-il rageusement.
Mais une flèche vint linterrompre dans ses maugréments
Une flèche venait de siffler et darracher la robe des mains de Sofline, pour aller se planter dans le tronc à côté dIllane. Sofline se mit à courir vers larbre, tout en vociférant à lattention du misérable tireur.
Illane nen croyait pas ses yeux, elle arrivait à moins dun mètre de lui. Mais il navait rien à craindre et pouvait la contempler à son aise parce quen ce moment elle sacharnait à essayer de retirer la flèche fichée profondément dans lécorce épaisse. Au bout de quelques instants defforts inutiles elle prit appui sur le tronc avec sa jambe gauche afin de tirer de tout son poids. Illane hypnotisé, suivait des yeux le chemin que parcouraient les premières gouttes de sueur le long du corps svelte qui sagitait à portée de main. Lorsque soudain, une créature lenserra brutalement à la jambe. Il cria en sursautant, se levant dun bond, pour sapercevoir linstant daprès que la bête féroce ressemblait fort à un Tillen pouffant de rire. Et cest alors quil se rendit compte quil venait bien de se faire piéger. Il se retourna prudemment, mais la gifle arriva trop vite . Plus tard Tillen lui dira que le jeu en valait la chandelle et que malgré cette sacrée gifle, il aurait bien pris sa place, cela suffit à les raccommoder
Elborn
Elborn est un puissant druide qui sest battu aux côtés dOllane contre les Meutes, lorsque celles-ci tentaient dassiéger Elvendar. Cest un ermite aux sages enseignements. Ollane venait de temps en temps lui demander conseil lors daffaires délicates quil devait mener à bien.
Rêves dun vieux solitaire
. Il devait passer par les fontaines de Jacubas, malgré la proximité des cablars dans ce lieu reculé, loin des sentiers quempruntent habituellement les siens. Mais sil devait faire un détour, il mettrait une éternité à rejoindre les goulets qui permettent de parvenir dans les grottes à ciel ouvert des sources chaudes des collines dOlfane. Le seul endroit où pousse les plantes néférales, si importantes à la concoction de ce petit alcool dont la recette lui avait été rapportée par un voyageur solitaire provenant des terres peu connues du grand Est.
A cette évocation le délicieux goût fruité et mielleux nuancé dune pointe de cannelle, lui sembla faire frétiller ses papilles. Cela le rendit à ses pensées : en plus dêtre un endroit où poussent de nombreuses variétés de plantes (notamment aquatiques) introuvables ailleurs, il abrite aussi une race pacifique de Silfes hermaphrodites à la beauté aphrodisiaque quil convient dhonorer en apportant à lune dentre elles (sa préférée) un présent de son choix faisant honneur à la magnificence de son corps dont les muscles et les fermes rondeurs, nentachent pas une finesse peu commune. Il les imaginait, silhouettes élancées se prélassant à côté des cuves naturelles deaux chaudes et bouillonnantes, en train de peigner leurs longs cheveux docre, plongées dans la lumière doucereuse dune végétation luxuriante. Les grandes feuilles parasol sélevant vers les trouées lumineuses du plafond des collines, accompagnées dans cette vertigineuse ascension par les grandes tiges dhéboéa. Et à leurs pieds recouvrant leurs racines, une kyrielle dagréables mousses de terre, ça et là brunies par des anneaux de petits champignons spongieux au milieu desquels pousse généralement une néférale. A cette instant, un craquement sinistre le fit sursauter, et manquer sétaler de tout son long contre les racines noueuses dun grand ubulu. Il se rattrapa de justesse au tronc à lécorce rugueuse.
Les cablars le rendait nerveux, mais doù pouvait bien provenir le craquement qui venait de reprendre en samplifiant, se demanda-t-il scrutant les massifs darbustes, et sapprêtant à voir surgir devant lui un cablar massif et rugissant. Le craquement saccentua encore, faisant augmenter dautant la vitesse respiratoire dElborn, jusquà ce quarrive un bruit sourd et étouffé, suivi de près par un grognement de mécontentement, qui déclencha les forts éclats de rire nerveux dElborn.
Ainsi ce nétait pas un cablar, mais plutôt un Vangpou, qui sétait entêté à vouloir traverser dune cime à lautre sur une branche trop fragile, sûrement afin datteindre dalléchantes jeunes pousses dherbosa. Et après son essai manqué, ses grognements décurement résonnaient dans toute la forêt (il ne devait pas sêtre fait mal grâce à son indestructible carapace, mais il mettrait plusieurs heures à grimper à nouveau sur la cime dun arbre géant) .
Unark le Bougon :
Cest étrangement lémissaire de prédilection dOrée: le premier prince dragon. Unark est un nain très ancien, connu pour avoir très sale caractère. Maintes bagarres de tavernes ont été déclenchées par sa faute. Il faut avouer que les moqueries et les boutades au détriment des nains vont bon train entre les Elfes et les Humains. Unark est devenu, ou a toujours été extrêmement susceptible. Ainsi nombreux sont ceux qui ont compté leurs abattis, lors de soirées bien arrosées dans les bouges que comptent villes et villages.
Les nains racontent même quUnark aurait un soir rossé Tillen dans un tripot de la cité royale.
. Cétait certainement la trente septième fois, sinon la trente huitième (il ne savait plus très bien) quil démontait le mécanisme, ne comprenant toujours pas pourquoi il narrivait pas à assouplir la friction de départ, parce que les premiers tours du pédalier demandaient un effort très intense, presque inaccessible à un nain en pleine possession de ses capacités physiques comme lui. Ca ne semblait pourtant pas venir des roues dentées, elles étaient parfaites, les petites entraînant de plus en plus vite les grandes, de plus en plus grandes, transformant lénergie cinétique de départ, somme toute modique, en une énergie énorme ! Peut-être même un peut trop la scie ayant tendance à semballer au bout de quelques minutes, produisant alors une vilaine vibration, faisant trembler toute la machine, au risque de la déstabiliser totalement. A ce sujet, il devrait certainement remplacer les derniers petits rouages par un ensemble de courroies tournant sur différents axes, qui une fois bien équilibrés, devraient pouvoir mieux répartir lénergie de fin de cycle.
Il se mit à luvre immédiatement, assemblant les courroies avec des barres axiales crantées, en modifiant certaines dentre elles à petits coups de meule bien placés. Ensuite, la pose, comprenant la parfaite répartition des courroies dans la mécanique complexe de lengin, lui prit plus dune demie journée. Puis la nouvelle conformation de certaines roues crantées des éléments de départ ajouta à cela encore quelques heures. Mais au beau milieu de la nuit tout était terminé.
Il huma lair frais à grandes goulées, dont le courant lui parvenait à travers les sombres tunnels, depuis quil avait ouvert la solide porte en chaîne de son atelier, sentant sélargir sa cage thoracique à chaque longue inspiration quil soctroyait avec bonheur.
Allez ! Ce coup-ci cétait le bon, il le sentait, et puis il avait suffisamment transpiré, pour que ça marche. Il fit quelques rapides assouplissements, et sempressa daller chercher un gros rondin de bois dans la remise qui jouxtait son atelier. Il plaça le rondin sur létai et sassit aux commandes de sa machine. Après sêtre une ultime fois encouragé et concentré, en prenant trois bonnes inspirations, il se mit à pédaler difficilement. Les tout premiers tours lui semblèrent sêtre peut-être un peu assouplis, malgré les grosses gouttes de sueur qui commençaient déjà à perler sur larête de son front. Il essayait sans véritable succès de se convaincre, lorsque ses jambes se délièrent soudain, emportant joyeusement la machine dans un rythme soutenu, qui se transforma rapidement daprès le son de la scie en un rythme infernal. Unark exultait, après toutes ces heures passées le nez collé à des rouages, sa machine fonctionnait enfin à merveille ! Il battit des mains, pédalant de plus bel, le sourire tellement ancré sur son visage quil ressemblait à une baudruche foraine, lorsque tout à coup la scie décrocha net, le rondin étant divisé en deux parties distinctes. Une dangereuse vibration se répercuta alors sur la machine. Aussitôt Unark cessa de pédaler, mais cela nempêcha nullement la scie de continuer son va et vient qui ne faisait, à présent, que brasser lair en accentuant la vibration à lencontre des fragiles rouages de la machine. Unark sauta alors de son siège, pour atterrir sur le côté, là où la plus grande des roues dentées émergeait de la carcasse. Secouée par les vibrations, elle semblait sur le point de se désolidariser du reste. Unark ne fit ni une ni deux et plaqua avec fermeté son sabot contre le parcours cranté qui filait devant ses yeux. Le crissement qui sen suivit fut assez intolérable, mais moins dune minute plus tard, la machine sétait apaisée.
Unark sourit, effectivement il avait oublié un petit détail qui avait son importance, mais il serait facile dy remédier pensa-t-il rêveusement le regard perdu sur ses sabots.
Scorre :
Scorre est une créature de légende. Cest un grand mâle Lupus qui dirigerait une meute de Lupus sauvage, nayant ni dieux ni maîtres. Tout aventurier craint un jour de tomber sur son chemin au détour dun bosquet.
Morsure de la vie
. Ils se rapprochaient déjà, malgré la cadence infernale quil faisait soutenir à ses deux chevaux. Mais le chariot était trop lourd et le chemins caillouteux glissant. Si sa femme navait pas été grosse (elle portait un petit de 8 mois), ils auraient certainement pu fuir, chacun sur la croupe dun destrier, en abandonnant leurs biens, quitte à revenir les chercher plus tard, parce que cétait tout ce quils possédaient.
Un grognement sourd le fit sortir de ses pensées ! Un énorme lupus remontait le chariot et serait à porté dici quelques instants et les autres suivaient de près. Il serra la hachette dans sa main gauche, tout en continuant de tenir fermement les rênes de la main droite. Peut-être quen abattant le premier, les autres allaient sarrêter pour le dévorer. Lodeur du sang procurait en général un fort attrait chez les bêtes.
Le lupus sauta brutalement sur lui. Il se protégea dun coup de hache réflexe, comme déclenché par le hurlement de sa femme. Seulement, en pleine extension, le lupus se cabra sèchement, évitant de peu la lame meurtrière, et ses mâchoires se refermèrent sur le poignet dans un sinistre craquement. Arkmos fut ainsi violemment projeté hors du siège de cocher, et lorsquil toucha terre, il sentit plusieurs de ses côtes craquer sous le choc. En moitié abasourdi et respirant avec difficulté, il vit le chariot séloigner en bringuebalant dangereusement de droite à gauche. Les cris de sa femmes rythmaient cette vision
Le rendant soudain à la réalité, latroce douleur des chairs de sa cuisse déchirées par des crocs lui fît pousser un hurlement de terreur, sa dernière pensée alla à son enfant quant la mâchoire de Scorre lui ouvrit la gorge dun claquement sec.
Le chariot termina sa course un peu plus loin dans un trou caché par un bosquet que les chevaux emballés ne décelèrent pas. Sous le choc, la femme fut projetée sur le bas côté, mais elle atterrit par chance sur un buisson qui légratigna mais amortit sa chute.
Elle entendait son cur tambouriner contre sa poitrine, pourtant ce cur lui paraissait loin, très loin rythmé par des hennissements sauvages et continus... Quand soudain, un coup de pied, puis un autre cétait son fils ! Depuis le son ventre, il lui disait de ne pas se laisser aller, il voulait vivre ! Ses yeux sécarquillèrent et elle redressa la tête.
Cest alors que la réalité lui revint sans pitié, avec limage menaçante dun lupus qui savançait. Scorre se tenait à moins dun mètre de sa gorge offerte, et il la regardait ardemment de ses terribles pupilles jaunes. Il savança lentement vers elle qui tremblait de tous ses membres, ne cessant de répéter dans un long murmure sanglotant : mon bébé, mon bébé, mon bébé
Arrivé au niveau de sa gorge, il sarrêta, la regardant toujours fixement, puis de quelques petits pas aériens, il la contourna pour atteindre le niveau de ses cuisses que la robe de lin ne cachait plus : chiffonnée quelle était contre la pente que formait la colline de son ventre. Scorre huma lair juste au dessus du pubis de la femme, à plusieurs reprises, pendant de longues secondes. Cest cet instant quelle choisit pour se convulser et vomir sur le côté, manquant de sétouffer tant les sanglots la secouait encore.
La bouche emplie de lamertume déposée par la bille, et à travers le filtre de ses larmes, elle vit le grand lupus séloigner et rejoindre ses congénères qui avaient déjà commencé la curée des chairs et des muscles des pauvres chevaux
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